Tester ses formations devant les collègues : hackathon saison 1

Tel un marronnier, les formations pour les doctorants reviennent chaque année sur le devant de la scène. Les programmes de formation ne manquent pas, comme à Lille, à l’UVSQ ou encore en Lorraine.

Marrionier d'automne

Marronier d’automne par Caroline Léna Becker – CC-BY – http://bit.ly/2jNrNE7

Cependant, les interrogations sont nombreuses, face à ces étudiants-enseignants-chercheurs. Quel format ? Quels sujets ? Quelle organisation ? A la carte ? Séminaire ? Bref, des questions, des questions, des questions… Mais toujours une ligne directrice : il faut que ce soit actif et participatif ! Donc, il faut faire des exercices pratiques !

Des exercices pratiques, certes. Et les idées ne manquent pas, quel que ce soit le sujet :

Mais quand le formateur est devant sa feuille ou son PC, qu’il conçoit ces exercices, comment imaginer la réaction des stagiaires ? Il s’agit d’un travail difficile, car il ne connaît pas les futurs participants, leur caractère, leur expérience. Après avoir défini ses objectifs, il peut calibrer selon le temps, le nombre de personnes face à lui et le matériel à sa disposition. Il lui restera dans tous les cas une part d’incertitude.

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Difficile de trouver des exercices originaux…

Mais grâce à une collègue pleine de ressources, j’ai pu tester ce que nous avons appelé Hackathon. L’idée est de présenter aux collègues les exercices pratiques envisagés et de les faire tester en direct. Il n’est pas facile de réaliser cela devant des personnes connues et parfois plus expertes que soi sur certains sujets. Cependant, le jeu en vaut la chandelle.

Parmi les avantages :

  • Une liberté dans la forme : peu de consignes, sinon de présenter aux collègues les exercices prévus. Les supports sont les bienvenus, qu’ils présentent le discours et l’organisation envisagée ou les consignes qui seront données aux doctorants. C’est l’occasion de partager ses doutes ou de tester en direct.
  • Un véritable droit à l’erreur : face aux collègues qui connaissent la difficulté d’animer une formation, il est possible de compter sur une bienveillance générale. Il est donc plus facile de se planter avec eux que face aux doctorants.
  • Un échange d’expérience : votre exercice est finalement inapplicable ou bancal ? Vous pouvez compter sur les retours qui vous seront faits pour corriger les choses. « Tu pourrais essayer comme ça ? » ou « Une fois j’ai fait comme ci » et vous voilà avec de belles pistes d’évolution.
  • La découverte de nouveaux outils : cette découverte peut se faire à deux niveaux. D’abord, il peut s’agir des outils présentés, de Zotero à l’archive ouverte institutionnelle. Par exemple, étant moins impliqué dans les services à la recherche, j’ai pu tester l’outil WillO, mis à disposition par Lilliad, service de l’Université de Lille. Mais des outils d’intérêt pédagogique peuvent aussi intéresser des collègues. Ainsi, l’université Paris-Dauphine ayant souscrit un abonnement, il nous est possible d’utiliser Wooclap, un outil pour faire participer les stagiaires en direct (questions, vote…).

Il y a bien sûr quelques inconvénients :

  • L’organisation à mettre en place : il y a de plus en plus d’agents impliqués dans la formation des usagers et c’est tant mieux ! Mais la conséquence est qu’organiser une telle rencontre demande de dépeupler les agents disponibles pour le service public. C’est d’ailleurs la quadrature du cercle dès qu’il s’agit de réunir une grande partie du personnelle. Il n’y a donc pas de solutions idéales, sinon de mettre en place plusieurs séances ouvertes, où les gens viennent selon leurs disponibilités.
  • Le regard de ses pairs : tester une formation avec ses collègues, c’est bien. Seulement, c’est aussi s’exposer à leur jugement. Se planter en formation, ça arrive, pour plein de raisons. Sauf que nous ne reverrons probablement pas ou peu les stagiaires. Alors que faire une présentation devant les personnes avec qui on travaille tous les jours, c’est une autre forme de pression. L’animateur du hackathon aura donc la mission délicate de rassurer, mais également de maintenir une ambiance bienveillante tout du long.

Pour moi, cela a cependant constitué une très bonne expérience, qui a permis de pointer plusieurs problèmes ou flous à corriger sur les exercices proposés (importer et corriger des références de différents types de documents dans Zotero, en intégrer dans un texte puis en faire une bibliographie). La prochaine étape sera de réaliser un filage des formations, comme si le public était constitué de doctorants et non de collègues, dans le respect du temps imparti à l’atelier. Nous verrons alors si cette première saison de l’Hackathon a porté ses fruits.

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Toute l’équipe du SCD s’impliquant dans le hackathon avec joie et bonne humeur.

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